Musical Cesare - Janvier 2022

[Review] Musical Cesare – il creatore che ha distrutto

La comédie musicale Cesare – Il creatore che ha distrutto, adaptée du manga de Fuyumi Soryo du même nom, s’est jouée du 7 janvier au 2 février 2023 au Meijiza, Tokyo.  En janvier dernier, la production avait donné l’opportunité d’assister à deux représentations en streaming, permettant ainsi aux fans étrangers de découvrir le spectacle. La présente review est issue de la représentation du cast de la Squadra Rossa, diffusée le 30 janvier 2023. 

Cesare, il creatore che ha distrutto vous emmène en 1491, en pleine Renaissance italienne. Angelo, issu d’une famille d’artisans, intègre la prestigieuse Université de Pise sous les recommandations du dirigeant de la République florentine, Lorenzo de Médicis. Rapidement, sa naïveté l’entraîne dans les conflits entre les différents cercles étudiants desquels il ne doit son salut qu’à Cesare Borgia, fils d’un cardinal aux mœurs légères et leader du cercle des Espagnols. 

La mise en scène est signée Yuna Koyama sur un texte de Koichi Ogita, accompagné des musiques de Ken Shima. Ce qui frappe en premier lieu dans la comédie musicale de Cesare – Il creatore che ha distrutto, c’est la richesse et la beauté du décor. La somptuosité de l’architecture rappelle la grandiloquence des théâtres italiens et plonge instantanément le spectateur dans l’Italie de la Renaissance.

La comédie musicale s’ouvre sur la naissance du petit Cesare, fils du cardinal Rodrigo Borgia, attendu comme le messie. Ce qu’il sera pleinement tout le long de le long du spectacle, attirant les foules aussi bien pour son charisme que pour son intelligence. Akinori Nakagawa est plus qu’incroyable dans le rôle, il EST Cesare.
Le reste de la distribution est tout aussi talentueuse et ce sont tous les personnages de Fuyumi Soryo qui prennent vie sous les yeux des spectateurs.

Les fans du manga seront sans doute un peu désorientés par le réarrangement des 10 premiers tomes de la série servant principalement à simplifier la trame narrative et à rendre hommage à la culture italienne. De nombreuses références au patrimoine artistique italien sont, en effet, distillées tout au long de la comédie musicale à l’image de Raffaelle Riario (Haruki Kiyama) chantant la beauté du David de Donatello dans l’Acte 1 ou encore de Cesare Borgia (Akinori Nakagawa) s’émerveillant devant la Primavera dans l’Acte 2. Christophe Colomb, Sandro Botticelli et Léonard de Vinci feront même une courte apparition lors d’un solo de Miguel (Kenchi Tachibana).
L’omniprésence de l’oeuvre de Dante dans le manga, condensée ici en 2h45 de spectacle et renforcée par la présence du personnage permet de montrer l’influence de l’homme aussi bien sur Cesare que dans le monde. 

Outre les décors et les clins d’œil artistiques, la qualité et la beauté des costumes accentuent la plongée du spectateur dans la Renaissance italienne et font de la comédie musicale de Cesare – il creatore che ha distrutto un moment en dehors du temps. 

Malgré les quelques modifications nécessaires à l’adaptation du manga en comédie musicale, l’esprit d’origine de l’oeuvre reste néanmoins conservé. Les fans apprécieront de (re)vivre le moment de discorde dans la caverne, l’escapade pédagogique de Cesare ou encore sa mythique confrontation avec Henri à la manière d’une corrida. Ils pourront cependant être déçus par la rapidité de la résolution de la tension dramatique autour de la tentative d’assassinat de Cesare. Là où l’intrigue s’étalait dans le temps dans le manga, elle est, ici, raccourcie en quelques jours. Cette contraction spectaculaire du temps laisse donc peu de place aux complots politiques qui font pourtant l’attrait et l’intérêt de la série. Le développement des relations entre Cesare, Angelo et Miguel, quasi relégué au second plan, passe lui aussi à la trappe, ne permettant pas aux spectateurs de saisir l’inextricable complexité du personnage de Cesare Borgia. 

La comédie musicale est autant une ode à la culture italienne qu’une introduction au personnage et à l’histoire de Cesare Borgia. Elle saura ravir aussi bien les fans de l’oeuvre de Fuyumi Soryo que les néophytes désireux d’en savoir plus sur la vie de Cesare Borgia dans l’Italie de la Renaissance.


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ミュージカル『チェーザレ 破壊の創造者』| Musical Cesare – Il creatore che ha distrutto
Tokyo – Meijiza : 7 janvier – 2 février 2023
https://www.cesare-stage.com/
twitter : @cesare_stage

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Œuvre originale : Cesare, il creatore che ha distrutto – Fuyumi Soryo/Motoaki Hara (Ki-oon)
Mise en scène : Yuna Koyama
Dramaturgie : Koichi Ogita 
Musique:Ken Shima

Cesare Borgia : Akinori Nakagawa
Michelotto (Miguel) da Corella : Kenchi Tachibana (EXILE)
Angelo Da Canosa : Ryotaro Akazawa (Squadra Rossa) / Taiki Yamazaki (Squadra Verde)
Giovanni De Médicis : Akira Kagimoto (Squadra Rossa) / Yujiro Kazama (Squadra Verde)
Draghignazzo : Reo Honda (Squadra Rossa) / Shori Kondo (Squadra Verde)
Roberto : Kent (Squadra Rossa) / Yuya Kido (Squadra Verde)
Dante : Masaaki Fujioka
Lorenzo de Médicis : Takuya Kon 
Raffaele Riario : Haruki Kiyama
Henri VII : Daisuke Yokoyama
Giuliano della Rovere : Kojiro Oka
Rodrigo Borgia : Tetsuya Bessho
Henri : Seiya Inagaki (Squadra Rossa) / Yuki Yamaoki (Squadra Verde)
Professeur Landino : Junichi Takeoka

Ensemble : Masatou Ishii, Tatsuya Ueki, Noriomi Okubo, Yuki Obara, Mitsuki Goto, Yui Takayama, Daisuke Nakashima, Yudai Mizoguchi, Shun Yagi, Daichi Yamakawa, Tasuku Watabe, Yui Anri, Mako Onoda, Mirena Shinozaki, Haruka Hirakawa, Sakie Yokozeki.


©ミュージカル『チェーザレ 破壊の創造者』製作委員会
© 惣領冬実/講談社